mardi 11 novembre 2014

Que penser de la Tag Heuer Monaco ?

En 1969, Heuer, fabricant suisse, conçoit le premier modèle de chronographe mécanique à remontage automatique. Baptisé Monaco en honneur au célèbre Grand Prix - auquel je consacrerai un billet - , l’objet se distingue par son audace. À une époque où la norme est davantage aux formes rondes et au cadran clair, La Monaco - par ailleurs étanche - est habillée d’un grand boitier carré englobant un cadran bleu, blanc, et rouge. 

Heuer Monaco 1969
Edition 1969. Source : en.chronos24.pl 

Popularisée par Steve McQueen, qui la porte dans son film Le Mans (1971), la Monaco s’est imposée comme montre emblématique du sport automobile. Elle fut ainsi rééditée par Tag Heuer en différentes versions en 1998 et 2002, puis en 2009, pour son quarantième anniversaire. 

Tag Heuer Monaco 2009
Edition 2009. Source : Tag Heuer 

Cette nécessaire présentation faite, j’en viens à mon sujet : Que penser de la (Tag) Heuer Monaco ?

Les connaisseurs l’auront remarqué, je réduis la Monaco à un modèle – ce qu’elle était à l’origine – alors qu’elle est aujourd’hui une collection. Mais de la même manière qu’il n’est de Porsche que de Porsche 911, il n’est - selon moi - de Monaco que du modèle « McQueen » ; celui, donc, des photos que j’ai choisies.

Voyons ces mêmes photos. La Monaco, à première vue, est surprenante. Certains diront « bizarre ». Une chose est sûre, elle ne ressemble à aucune autre montre. Pourtant, la Monaco est - je le crois - cohérente. De par son cadran chargé de repères et complications aux formes géométriques, elle paraît ce qu’elle est : un instrument de bord. De par ses couleurs vives et contrastées, elle s’inscrit parfaitement dans l’imagerie de la course automobile, avec ses voitures aux teintes franches et ses marques emblématiques (voyez le célèbre cliché de Steve McQueen fermant sa combinaison). J’aime d’ailleurs beaucoup ce bleu métallique, apaisant, comme pour refroidir les chaudes aiguilles caracolant au rythme des tours. Tout comme j’aime le bleu pétrole du bracelet, qui donnerait presque à la Monaco l’enivrante odeur de l’essence.

La Monaco réussit l’exploit de réunir des formes et couleurs très originales en un ensemble qui, finalement, est harmonieux. Mais on ne saurait juger une montre qu’au poignet. Et une fois la boucle fermée, la Monaco déçoit. Large, et surtout très épaisse, elle ne saurait être portée par tout le monde. Contraintes techniques ou parti-pris du fabricant ? Quoi qu’en soit la raison, même aux poignets les plus forts, la Monaco est imposante. Trop pour un habillage déjà atypique. J’aime la provocation, l’audace. Mais l’élégance, c’est aussi la discrétion.

Pour conclure, une anecdote. J’étais il y a quelques semaines au rassemblement mensuel qu’organise le club Vincennes en Anciennes sur l’esplanade du Château – auquel je vous conseille vivement de faire un tour. Arrive alors une superbe Jaguar Type E. À son volant, un élégant, portant une Reverso sous un gant en pécari. 

Jaeger-LeCoultre Grande Reverso Duoface
Jaeger-LeCoultre Reverso. Source : www.horloger-paris.com

Ce n’est certes pas un chronographe, et encore moins un modèle fabriqué pour le sport automobile. Bref, une montre d’une toute autre famille. Il n’empêche que l’image eût été moins belle si cet homme avait porté une Monaco…

Mais, je le concède, le choix n’est pas qu’affaire de goût. Car si comme la Monaco, la Reverso est rectangle, son prix, lui, est plus… rond ! 

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