Facel Vega Excellence EX2 |
jeudi 22 janvier 2015
jeudi 15 janvier 2015
Image choisie : Paris-Dakar 1987
C'est en ce moment le Dakar. J'avais donc prévu, pour cette semaine, d'en publier une photo. Un peu par hasard, je suis tombé sur celle-ci, dont l'atmosphère me plaît beaucoup :
À la semaine prochaine !
mardi 6 janvier 2015
De l'esthétique du Renault Espace
La sortie prochaine de la cinquième génération du Renault
Espace me donne l’occasion de rendre un petit hommage à un modèle qui m’est
cher.
L’idée de l’Espace est née en 1979 de la volonté de Philippe
Guédon, Président de Matra Automobiles, de créer une voiture modulaire pour
transporter confortablement une famille et ses bagages, inspirée du van américain. Le projet, initialement dessiné pour PSA, fut
finalement adopté par Renault en 1983 :
Renault Espace I - Phase I (1984-1988) |
S’inspirant de l’habitacle du TGV – volume intérieur unique,
plancher plat, sièges indépendants – Renault et Matra, avec ce modèle aux dimensions inédites, donnaient alors naissance au concept du monospace. Par son
confort, sa surface vitrée et sa modularité – possibilité de transformer
l’habitacle en salon ou en chambre – Renault avait créé, selon ses termes,
la « voiture à vivre », et proposait ainsi ce qui allait devenir la
nouvelle référence du véhicule haut de gamme français :
Concernant le design extérieur, difficile de ne pas voir,
une nouvelle fois, l’influence qu’exerça le célèbre train :
Devant le succès commercial et le développement de
monospaces par la concurrence, Renault et Matra lancèrent l’Espace II en 1991 :
Renault Espace II (1991-1997) |
Celui qu’on surnommait déjà affectueusement «
la cathomobile » prit les airs de son conducteur : le bon père
de famille. Après des années 80 anguleuses, l’Espace II adoptait, conformément
aux nouveaux standards du marché, des formes plus rondes aux angles adoucis. Il
y perdit son côté pataud au profit de plus de légèreté. Grâce à une bouche et
des phares affinés, l’Espace affichait aussi un visage plus neutre et raffiné.
La troisième génération, présentée fin 1996, accentua ces
évolutions :
Renault Espace III (1996-2002) |
Fronçant les sourcils et plissant davantage les yeux, le
visage de l’Espace gagna en sévérité. Voyait-il d’une mauvais œil le récent succès
des modèles développés par la concurrence - notamment les célèbres Peugeot 806
et Citroën Evasion ? Quoi qu’en soit la raison, il n’a pas l’air commode. Et n’a pas de temps à perdre : le bas de
caisse rabaissé et les plastiques latéraux affinés confèrent davantage de dynamisme
à l’ensemble.
Changement de millénaire, changement de style ; la
quatrième génération de l’Espace, présentée en 2002, s’inscrivait dans la
récente mutation du style Renault, aux formes plus aiguisées, qui, quelques
années plus tard, deviendraient la norme sur le marché. D’où l’étonnante
modernité du modèle, dont on peine à croire aujourd’hui qu’il fut dessiné il y
a quatorze ans :
Renault Espace IV - Phase 1 (2002-2006) |
J’ai parlé jusqu’à maintenant de design ; mais l’esthétique
de l’Espace ne réside pas tant dans ses courbes que dans les images qu’il
évoque : la famille nombreuse, qu’elle chante ou se chamaille, le
voyage sur les routes de France... A propos de voyage, combien d’heures ai-je
passées « à l’arrière » à
regarder le paysage ? Heures, qui en en plus d'être nombreuses, étaient longues... Je me souviens
pourtant avec plaisir de certains moments ; le lever du soleil sur la
campagne, lorsque nous partions tôt pour éviter les embouteillages ; la traversée de cette jolie région vallonnée, ou encore la vue de ce panneau, de cette usine, de cette maison
là-bas, qui nous rappelle qu’on est bien sur le chemin des vacances. J’aimais
particulièrement les voyages de nuit, ceux-là mêmes qui adoucissent les voix et
révèlent le tintement des clignotants. Dans le confort de cette grande capsule,
caché sous ma couverture, je prenais alors un discret plaisir à regarder le
défilé des bandes blanches sur la route, entre ces deux gouttes de pluie qui se
faisaient la course sur la vitre froide.
Dans la famille, l’Espace est presque un membre supplémentaire, à la fois père
protecteur, mère chaleureuse, et ami fidèle. Au fil des années, il a vu grandir
ses occupants qui, comme moi, passèrent un jour de l’arrière à l’avant, de la
vitre au volant.
Depuis, c’est pour d’autres raisons que j’aime
l’Espace : l’aisance de conduite, l’excellente visibilité, le sentiment de
sécurité... Des raisons plus pratiques, certes, mais qui contribuent elles
aussi à cette « esthétique de l’Espace » qui fait du trajet le début des vacances.
Mais trente ans après sa création, le concept du monospace
se meurt. Devant la polarisation de la demande se déplaçant vers, d’un côté, les
monospaces compacts (moins gourmands,
offrant volumes corrects et équipements de qualité pour un prix inférieur) et,
de l’autre, les imposants SUV (jouissant,
qu’on le veuille ou non, d’une image plus moderne et haut de gamme), Renault a longtemps hésité avant de poursuivre l’odyssée de l’Espace. Maintes
fois repoussée, la cinquième génération verra finalement le jour cette
année :
Renault Espace V (2015 - ...) |
La marque au losange l’avoue elle-même, L’Espace n’est plus
un monospace. Le vaste volume intérieur, le plancher plat, ou encore les immenses
vitres latérales appartiennent désormais au passé. Faut-il le regretter ?
« S’adapter ou mourir », il fallait choisir... On peut en tout cas se
réjouir que Renault, à la différence d’autres constructeurs, ait choisi de poursuivre
dans le haut de gamme. Ses équipements, ses performances – et son prix
– en témoignent. Reconnaissons également que le design extérieur est assez réussi,
adoptant la silhouette musclée des crossovers
sans toutefois renier sa filiation. Ni son esprit ? L'avenir nous le dira...
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